live 96 mieux que mylenium tour ?

Florence a écrit:

Wolfi a écrit:Donc en gros, Mylène aurait pu se démerder sans Boutonnat dès 1995...

Tu n'y vas pas de main morte même si je suis un peu d'accord…

Ben c'est vrai. Elle ne l'a pas fait et tant mieux, car il a fait de bonnes choses après (j'ai adoré Innamoramento et, à mon sens, l'une des meilleures mélodies qu'il lui ai jamais faite, c'est Avant Que l'Ombre qui est toujours, à l'heure d'aujourd'hui, MA chanson préférée de toute sa discographie, celle que je peux écouter en boucle pendant plus d'une heure sans jamais m'en lasser). Et puis Laurent, c'est quand même le grand maître d’œuvre des shows, il a encore prouvé sur celui de l'Arena qu'il n'avait rien perdu de sa splendeur. C'est un sacré metteur-en-scène (d'où mon exaspération chronique qu'il n'insiste pas davantage côté pellicule...).

Mais si elle avait voulu, oui, elle aurait pu le jarter dès 95, d'autant qu'elle avait clairement décidé de prendre en main les rênes de sa destinée, puisqu'elle a fondé sa société de prod juste après la fin du tournage du film, deux ans auparavant (avant ça, elle était en co-production avec Boutonnat avec Requiem Publishing qu'ils ont d'ailleurs réveillé de son coma pour le projet Julia). Ce qui prouve deux choses : d'une, leurs liens, quels qu'ils soient, vont au-delà des dissensions professionnelles, des engueulades et autres désaccords inévitables ; et de deux, elle est fidèle (parfois trop) aux collaborateurs qu'elle apprécie.

Et puis autre chose : on a toujours pensé qu'il ne voulait plus toucher à une caméra, même pas pour un clip, après l'échec de son film. Mais très a posteriori, c'est peut-être elle qui désirait une autre approche en terme d'image en allant chercher d'autres réalisateurs (Niespel, Ferrara, etc.). Parce que Boutonnat a tout de même réalisé les clips de Cardonne (et Hasta Siempre était vraiment chouette) et d'Alizée. Et si je ne m'abuse, Mylène l'a à nouveau "réemployé" au moins pour un titre d'Avant Que L'Ombre et pour N'Oublie Pas. Finalement, elle a eu plutôt raison sur le long terme : changer de réalisateur a changé ou plutôt enrichi son image, lui a donné d'autres couleurs, sans changer le fond de son propos. Elle a quand même une sacrée intelligence artistique et ça, ce n'est pas donné à n'importe qui. Laurent, lui, et ça m'attriste de le dire, est moins doué de ce côté-là car il a du mal à s'extirper de sa petite bulle (tout au moins musicalement parlant).

En tout cas, dès 95, j'avais compris (malgré mes appréhensions du début) l'intérêt d'aller voir ailleurs : il fallait de l'oxygène dans un univers qui menaçait de s'anémier. Et le concert de 96, qui n'est pas forcément le meilleur en terme de set-list, de performance vocale et/ou de prouesses visuelles, exprimait tout cela : il y régnait une allégresse, une euphorie, quelque chose de hors-sol rarement égalé par la suite (je rappelle que j'ai vu les sept shows). C'est ça, le souvenir que j'en conserve : une ambiance. Chaque show avait la sienne, mais celle de celui-là... c'est l'un de mes meilleurs souvenirs.

Florence a écrit:

Wolfi a écrit:Donc en gros, Mylène aurait pu se démerder sans Boutonnat dès 1995...

Tu n'y vas pas de main morte même si je suis un peu d'accord…

Sympa, ton avatar, FloFlo!.. ^^ ;)

Oui, on aurait tous été curieux de voir ce qu'aurait été Anamorphosée sans BouBou et la suite que cela aurait pu engendrer... Ça a failli se faire sans lui mais MyMy l'aurait rappelé à la rescousse, paraît-il, courant 1995. Thierry Rogen a fini par rendre son tablier finalement tant l'ambiance était à couper au couteau durant les sessions d'enregistrement de son premier album américain, Laurent Boutonnat étant alors au fond de la dépression et d'une humeur massacrante –> d'où l'arrivée de Bertrand Châtenet ensuite (Rogen apparaît une ultime fois dans la co-réalisation des remixes de "La Poupée Qui Fait Non" avec Mylène au printemps 1997... clôturant une collaboration vieille de 10 ans avec le tandem). C'est elle qui a voulu ce son rock limite grunge (inspirée par Jeff Dahlgren). Anamorphosée est l'album qui a le moins vieilli car réalisé avec de VRAIS instruments... Il traverse étonnamment le temps sans prendre une ride. Absolument magnifique! Elle serait bien inspirée de s'en inspirer pour un futur opus. Ce serait cool que Jean-Jacques Charles reprenne du service également niveau cordes...

Je pense qu'il ne faut quand même pas déc... exagérer. Anamorphosée est génial aussi parce que c'est Boutonnat qui a composé les musiques. Penser que Mylène aurait pu exister artistiquement et commercialement dès Anamorphosée, sans Laurent Boutonnat est, pour moi, assez invraisemblable. On n'aurait pas eu le même album, et rien ne dit qu'il aurait été mieux. Boutonnat est selon moi indispensable jusqu'à, on va dire, Les Mots (on peut arrêter avant, à Innamoramento). La compil Les Mots et le premier album d'Alizée signent la fin d'une ère, et c'est à partir de là que Mylène aurait pu (dû ?) prendre plus d'espace. Autant "Tomber sept fois..." n'a rien d'extraordinaire, autant les compos d'Innamoramento sont très bien, même si elles manquent de finitions. Je suis contente qu'elle ait cosigné Interstellaires, elle montre vraiment quel est son niveau et assume son talent en tant que compositrice. Après, je ne sais pas à quel point elle est impliquée dans le processus de création pour la musique, une mélodie de voix n'est pas la même chose qu'un instrumental. On a vu avec les instrumentaux des albums d'Alizée que Boutonnat était sacrément doué (et ce sont pourtant des compos de qualité moindre que ce qu'il avait l'habitude de proposer à Mylène - je rêve d'avoir les instrumentaux des chansons de Mylène...). Même si je l'adore et que j’étais davantage fan de lui que de Mylène avant qu'il tombe dans le gouffre de l'eurodance et des klaxons, je ne suis pas en train de le défendre, il faut simplement ne pas minimiser son importance. Lui et Mylène étaient indissociables et, bien que Mylène ait essayé de voler de ses propres ailes avec Polnareff, Dalghren ou d'autres, elle est revenu vers lui, tout simplement parce qu'elle a senti qu'elle n’avait pas le choix, qu'elle avait besoin de lui.
Après, s'il s'avère que Mylène écrivait au moins à 50 % la musique de la plupart de ses chansons, alors c'est une autre histoire, mais moi je vois "Laurent Boutonnat" dans les crédits.

Sweet a écrit:Je pense qu'il ne faut quand même pas déc... exagérer. Anamorphosée est génial aussi parce que c'est Boutonnat qui a composé les musiques. Penser que Mylène aurait pu exister artistiquement et commercialement dès Anamorphosée, sans Laurent Boutonnat est, pour moi, assez invraisemblable. On n'aurait pas eu le même album, et rien ne dit qu'il aurait été mieux. Boutonnat est selon moi indispensable jusqu'à, on va dire, Les Mots (on peut arrêter avant, à Innamoramento). La compil Les Mots et le premier album d'Alizée signent la fin d'une ère, et c'est à partir de là que Mylène aurait pu (dû ?) prendre plus d'espace. Autant "Tomber sept fois..." n'a rien d'extraordinaire, autant les compos d'Innamoramento sont très bien, même si elles manquent de finitions. Je suis contente qu'elle ait cosigné Interstellaires, elle montre vraiment quel est son niveau et assume son talent en tant que compositrice. Après, je ne sais pas à quel point elle est impliquée dans le processus de création pour la musique, une mélodie de voix n'est pas la même chose qu'un instrumental. On a vu avec les instrumentaux des albums d'Alizée que Boutonnat était sacrément doué (et ce sont pourtant des compos de qualité moindre que ce qu'il avait l'habitude de proposer à Mylène - je rêve d'avoir les instrumentaux des chansons de Mylène...). Même si je l'adore et que j’étais davantage fan de lui que de Mylène avant qu'il tombe dans le gouffre de l'eurodance et des klaxons, je ne suis pas en train de le défendre, il faut simplement ne pas minimiser son importance. Lui et Mylène étaient indissociables et, bien que Mylène ait essayé de voler de ses propres ailes avec Polnareff, Dalghren ou d'autres, elle est revenu vers lui, tout simplement parce qu'elle a senti qu'elle n’avait pas le choix, qu'elle avait besoin de lui.
Après, s'il s'avère que Mylène écrivait au moins à 50 % la musique de la plupart de ses chansons, alors c'est une autre histoire, mais moi je vois "Laurent Boutonnat" dans les crédits.

Je pense, tout comme toi, que Mylène est capable au moins d'assurer les mélodies de voix, mais qu'elle connaît ses limites pour le reste et que c'est pour ça qu'elle va chercher d'autres compositeurs.

Mais pour en revenir à Anamorphosée, oui, elle aurait pu se débrouiller sans lui, avec d'autres gens, vu qu'elle est partie aux US pour le faire, d'autant plus qu'elle a travaillé en même temps avec un étudiant en musicologie de l'UCLA (Boutonnat n'était encore pas arrivé, d'après l'interview de ce dernier) et qu'elle a, selon lui, une intelligence musicale peu commune. Ce qui me conforte dans cette idée, c'est qu'à peine le tournage de Giorgino achevé, elle a fondé Stuffed Monkey, alors que sur les albums précédents elle était en co-production avec Boutonnat avec Requiem Publishing. Si ça, ça ne montre pas qu'elle voulait mener la barque toute seule... Ça ne veut pas dire qu'ils ne s'entendaient plus ou qu'ils étaient fâchés, seulement qu'elle avait envie d'indépendance.

Ses choix ont été autres et nous avons eu Anamorphosée, Innamoramento, Avant que l'Ombre... de beaux albums. On ne va pas cracher là-dessus. N'empêche que depuis dix ans, elle va voir ailleurs. Elle est donc parfaitement consciente que, musicalement, quelque chose ne fonctionne plus avec son compère. Et peut-être, parce qu'elle est loin d'être idiote, avait-elle déjà compris la même chose depuis bien plus longtemps.

Ah oui, mais c'est là que je ne te rejoins plus : elle pouvait financièrement se débrouiller sans Boutonnat, mais je crois qu'elle a compris qu'elle avait besoin de lui pour faire un album de qualité (bon, sans compter l'affection qu'ils se portent, pas facile de larguer un complice); là réside également son intelligence. Sans Boutonnat, on aurait eu un album plus rock, peut-être, mais je ne suis pas certaine qu'il aurait été aussi bon. Moi aussi demain je peux sortir un album (mais ce sera moins bon que du Phoebe Buffay !). Pour le reste, je suis d'accord avec toi !

Sweet a écrit:Ah oui, mais c'est là que je ne te rejoins plus : elle pouvait financièrement se débrouiller sans Boutonnat, mais je crois qu'elle a compris qu'elle avait besoin de lui pour faire un album de qualité (bon, sans compter l'affection qu'ils se portent, pas facile de larguer un complice); là réside également son intelligence. Sans Boutonnat, on aurait eu un album plus rock, peut-être, mais je ne suis pas certaine qu'il aurait été aussi bon. Moi aussi demain je peux sortir un album (mais ce sera moins bon que du Phoebe Buffay !). Pour le reste, je suis d'accord avec toi !

Parce qu'elle avait besoin de lui ou parce qu'il avait besoin d'elle ? Il était au fond du trou, Laurent, après avoir englouti ses économies dans un film d'un coût astronomique qui, malgré d'indéniables qualités, a fait plouf (malheureusement). Et il est clair que le son de cet album, ce n'est pas du tout le sien. La preuve sur le suivant où on est revenu aux fondamentaux... en mieux (à mes yeux, car je sais que d'autres n'aiment pas Innamoramento). Mylène aurait pu prendre n'importe qui d'autre tout aussi doué que Boutonnat aux US pour peaufiner son opus si elle l'avait voulu (après tout, elle est bien allée chercher Niespel et Ferrara pour ses clips, il est clair qu'elle cherchait un autre rendu d'un point de vue image). Et pour le concert qui a suivi, de même que pour le Mylénium Tour, on est loin, très loin, de la conception Boutonnat (même s'il a été le maître d’œuvre de celui de 96).

On ne saura jamais tout de cette période de transition, tout comme on ne saura jamais tout de la période 2013/2016, et l'un comme l'autre ne sont pas simples à suivre.

Là où je te rejoins, c'est qu'il avait besoin d'elle pour se renflouer, mais je pense qu'elle avait également réellement besoin de lui, de son savoir-faire, et l'habitude de travailler avec quelqu'un qui la connaît extrêmement bien est (était ?) précieuse pour elle.


Je peux largement me tromper, et on ne va pas réécrire le passé (tant mieux dans ce cas précis), mais je pense que l'album aurait été mauvais sans Boutonnat (pas les mêmes mélodies, ni arrangements, et il y aurait eu des maladresses, voire des ratés, bref il n'aurait pas été abouti).
Et puis, pour Innamoramento, on ne sait pas si c'est vraiment une volonté de Boutonnat de revenir aux fondamentaux (?). Après tout, Que mon cœur lâche était déjà un peu différent des titres précédents, et c'est Luc Besson qui avait réalisé le clip. Il y avait déjà une transition plus...rock, on peut dire ? LB était occupé avec son film, mais elle a dû aimer changer de réalisateur, et la jurisprudence faisant loi...

Sweet a écrit:Après tout, Que mon cœur lâche était déjà un peu différent des titres précédents, et c'est Luc Besson qui avait réalisé le clip. Il y avait déjà une transition plus...rock, on peut dire ? LB était occupé avec son film, mais elle a dû aimer changer de réalisateur, et la jurisprudence faisant loi...

Que mon cœur lâche... mmm... J'ai dans l'idée que c'est un titre du même genre que C'est une belle journée, qui ne s'insérait pas dans l'album précédent (L'Autre, pour l'un ; Innamoramento, pour l'autre). Du coup, on les garde sous le coude pour un petit extra si nécessaire. Je serais d'ailleurs curieuse de connaître les fonds de tiroir du duo (enfin, après Be Me... je ne suis plus très sûre d'avoir très envie, finalement).

Quant à Besson, oui, la raison invoquée à l'époque, c'était que Laurent préparait son film (et c'était vrai, de toute façon). De plus, Mylène le connaissait depuis longtemps (avant même Maman a tort). Peut-être qu'effectivement, cette expérience lui a montré une autre façon de travailler (et elle ne savait pas encore tout ce qu'elle allait morfler dans Giorgino !) et l'envie d'essayer plus tard d'autres réalisateurs. Peut-être. De toute façon, elle a eu raison : pour durer, il fallait faire entrer de l'oxygène dans la bulle et évoluer en terme d'images (sans pour autant changer totalement). Même Boutonnat, un peu plus tard, a eu raison d'essayer de travailler avec une autre chanteuse qui dégageait radicalement autre chose. Il n'est pas tombé sur le bon numéro, malheureusement pour lui (on ne peut pas tirer le gros lot à chaque fois), mais à travailler toujours avec le même binôme, on finit par s'asphyxier mutuellement. C'est intenable sur la longueur.

Mylène a réussi quasiment tous ses paris sans jamais se renier. Laurent a eu moins de chance (mais peut-être aussi s'est-il entêté dans des voies de garage...). Au bout du compte, ils sont toujours là et ils viennent de signer un show mémorable.